Du Perthus à Québec
Si chaque histoire personnelle, dévoilée ou enfouie, renferme son lot d'émotion, celle de ces deux femmes retrace leur exil de la Retirada, du Perthus au Québec.
Carmen Casanovas est âgée de dix-huit mois en 1939 lors du passage au Perthus, son père meurt en 1940. Avec sa mère et ses soeurs, elles prennent le bateau pour l'Argentine, puis l'exil les conduit à Québec. Aujourd'hui, hasard de la vie, deux de ses enfants vivent près de Barcelone.
Francine Nadal connaît son histoire, par sa soeur qui avait neuf ans en 1939. L'usine de moteurs d'avion où travaillait son père à Barcelone, est délocalisée à Olot, ou elle est alors aidée par la famille Busquet, du village de Sant-Joan. C'est en discutant lors de cette rencontre à Valmy, que l'incroyable va se produire, comme l'explique Sonia : "Nous écoutions avec attention Francine nous raconter son récit. Soudain, Yvonne de notre association, native de Sant-Joan, dans une exclamation pense connaître cette famille. Un petit miracle, puisque la mise en relation est imminente... Soixante-treize ans plus tard !"
Casal du Québec
Eric Viladrich-Castellanas est le président du Casal du Québec. C'est en donnant des cours de catalan qu'il a rencontré les exilés de 1939 qui voulaient retrouver la langue de leurs parents. Parallèlement, démarre l'histoire de la transmission menée par Ignaci Cos, qui recueille alors des témoignages, qui sont aujourd'hui publiés dans un livre intitulé : "Entre el record i l'oblit, memoria de la guerra civil i l'exil català a Québec"".
Aujourd'hui, bien au-delà de leur propre histoire, ces passeurs de l'histoire républicaine espagnole, restent solidaires et impliqués dans "la révolution érable", qui secoue le Québec depuis mars dernier. Un mouvement de protestation, suite à une augmentation des frais d'inscription à l'université (+82 %) et à la répression brutale infligée aux étudiants, qui sont maintenant rejoints par une large partie de la population.
Sonia QM