Manolo Valiente a 30 ans lorsqu’en février 1939 il franchit la frontière devant l'avancée des troupes franquistes. Blessé en 1937 sur le front de Somosierra, il porte un corset et va connaître les hôpitaux de Perpignan et de Lézignan avant de se retrouver au camp d’Argelès-sur-Mer, puis à celui de Barcarès dont il ne sera libéré qu’en novembre 1942. Ce sont ces trois années d’enfermement qu’il raconte dans Un « vilain rouge » dans le Sud de la France. S’il cède un moment au désespoir, il ne tarde guère à relever la tête et à créer avec d’autres compatriotes une école dans le camp, où les enfants viennent apprendre un métier. Leurs maîtres ce sont ces anciens ouvriers ou artisans que la défaite a jetés sur les routes de la Retirada. Il évoque aussi ici les relations humaines rendues difficiles par la promiscuité dans ces baraques installées dans un paysage désespérément semblable : sable, mer, barbelés. C’est dans ce contexte de camp de concentration et de plages battues par la tramontane que Manolo Valiente a fait s’épanouir la fleur de la poésie avec Sable et vent [Deuxième livre], une poésie lyrique où le chant du réfugié, tragique et émouvant, mais aussi humoristique, exalte les valeurs qui n’ont cessé de guider l’auteur tout au long de sa vie d’exilé : l’amour de la vérité, la solidarité, l’espoir en l’homme.
Ce livre est entièrement bilingue espagnol-français et est illustré par des dessins de l’auteur.